La parlementaire américaine Marjorie Taylor Greene (D) et le président Donald Trump, le 22 novembre 2025 à Rome, dans l'Etat américain de Géorgie ( AFP / Elijah Nouvelage )
La parlementaire américaine Marjorie Taylor Greene, figure de la droite radicale et qui fut un soutien indéfectible de Donald Trump, a annoncé vendredi soir sa démission de la Chambre des représentants, après la rupture du président avec celle qui a dénoncé sa gestion du scandale sexuel Epstein.
Une décision aussitôt qualifiée de "bonne nouvelle" par Donald Trump, qui a ajouté samedi que Mme Greene avait "mal tourné".
Ce départ fracassant du Congrès de cette égérie du mouvement MAGA (Make America Great Again) survient après que Donald Trump a promulgué le 20 novembre une loi qui contraint son gouvernement à rendre publics tous les documents officiels sur cette affaire impliquant un financier de la jet-set new-yorkaise, Jeffrey Epstein, mort en prison à l'été 2019 avant son procès pour crimes sexuels.
"Je démissionnerai de mes fonctions le 5 janvier 2026", a déclaré l'élue républicaine de Géorgie (sud) dans un communiqué sur le réseau social X, ajoutant que "défendre les femmes américaines qui ont été violées à l'âge de 14 ans, victimes de trafic et exploitées par des hommes riches et puissants ne devrait pas m'exposer à être qualifiée de traître et être menacée par le président des Etats-Unis, pour lequel je me suis battue".
Dans une vidéo, elle a également affirmé qu'elle avait "toujours été méprisée à Washington" et qu'elle ne s'était "jamais intégrée". Elle a enfin prédit que "les républicains perdraient probablement les élections (législatives) de mi-mandat" en novembre 2026.
- "Maggie +la Dingue+" -
Dans une première réaction au téléphone avec la télévision ABC News, le président américain a estimé que cette démission était "une super nouvelle pour le pays" et que l'intéressée "devrait être heureuse".
En lui retirant son soutien le week-end dernier, Donald Trump l'avait traitée de "Marjorie +La Traître+ Greene" et "Maggie +la Dingue+".
"Pour une raison quelconque, principalement parce que j'ai refusé de répondre à ses appels téléphoniques incessants, Marjorie a mal tourné," a ajouté Donald Trump tôt samedi matin sur sa plateforme Truth Social.
"Néanmoins, j'apprécierai toujours Marjorie et je la remercie pour son service envers notre pays !", a-t-il conclu.
Le tort de Marjorie Taylor Greene ? Cette femme d'extrême droite de 51 ans avait critiqué la manière dont son mentor gérait l'affaire Epstein.
Il faut dire que la position du milliardaire républicain, revenu à la Maison Blanche il y a moins d'un an, a beaucoup varié sur ce dossier tentaculaire aux révélations potentiellement explosives. Et il a semé la division dans son propre camp et au sein de sa base ultra loyale MAGA.
Le président Trump a toujours démenti avoir connaissance du comportement criminel d'Epstein dont il fut proche dans les années 1990 à New York et en Floride, avant de se brouiller avec lui dans les années 2000: l'homme d'affaires de 79 ans a affirmé que leur dispute remontait à des années avant que les crimes sexuels d'Epstein et de son ancienne comparse et complice Ghislaine Maxwell, qui purge une peine de 20 ans de prison, n'éclatent au grand jour.
- "Canular" démocrate -
Après avoir promis durant sa campagne victorieuse de 2024 des révélations fracassantes, Donald Trump a exhorté ses partisans à tourner la page en qualifiant l'affaire de "canular" monté en épingle par l'opposition démocrate.
Il a réaffirmé n'avoir "rien à voir avec Jeffrey Epstein", accusé de trafic sexuel de jeunes filles mineures, le qualifiant de "pervers malade".
Mais selon des courriels publiés mi-novembre par des élus démocrates de la Chambre, Epstein écrivait peu avant sa mort que Donald Trump "savait à propos des filles" et aurait même "passé plusieurs heures" avec l'une d'elles.
Epstein, richissime financier, fréquentait depuis des années les cercles des élites américaines, entretenant des liens étroits avec des magnats, des politiques, universitaires et célébrités.
Certains hommes pourraient être impliqués dans le réseau de trafic sexuel de mineures et de jeunes femmes.
La mort en prison d'Epstein, attribuée officiellement à un suicide, et les délais pour rendre publics les documents d'enquête ont nourri le complotisme: des Américains et des figures de la droite radicale pensent qu'il aurait en fait été assassiné pour l'empêcher de mettre en cause des personnalités de premier plan.
Ainsi, Larry Summers, ancien ministre des Finances du président d'alors Bill Clinton (1993-2001), va quitter le conseil d'administration d'OpenAI et se retirer de tout enseignement à Harvard, dont il fut le président.
Ces décisions font suite à la publication des courriels révélant des échanges entre cet économiste et le délinquant sexuel.

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